vendredi 19 novembre 2010

Leçon de vie


Dans la série "fais ton vieux con", je vais te répéter ce que j'avais dit à mon meilleur ami à l'époque : "Final Fantasy VII, c'est la vie".
J'entends par-là que ce jeu est riche d'enseignement sur la vie.
Par exemple : "FF7, c'est comme dans la vie : la fille qui meurt pas, c'est celle qu'a des gros seins". Ou encore "FF7, c'est comme dans la vie : le mégalo qui veut détruire le monde a en fait un problème d'Œdipe pas réglé".
Tu peux appliquer ça à l'infini...

Mon enseignement d'aujourd'hui, c'est que tu crois que Sephiroth est une brute absolue, alors qu'en fait tu finis le jeu en lui mettant une calotte derrière les oreilles et il se barre en s'excusant.

Rappelle-toi, la première fois que tu vois Sephiroth en vrai, pendant ton flash-back à Kalm : vous affrontez un dragon, et juste le mec il met des coups super balaises, genre il fait 100 fois plus de dégâts que toi, et ses matérias sont à donf'. Check les stats.

Toi, tu as des étoiles dans les yeux et tu penses que jamais tu pourras devenir aussi bon.

Mais en fait, il s'écoule pas longtemps avant que tu n'obtiennes toi-même des stats supérieures, et ses magies qui déchirent, ben t'as vite fait de comprendre qu'une fois les matérias augmentées, n'importe qui peut y arriver. Je te parle même pas du mytho du mec qui se croit le fils des étoiles et qui est en fait le lardon de (Ho)Jo-le-rat-de-laboratoire...

Eh ben la vie c'est pareil : des fois tu vois des mecs qui sont des pures brutes dans ce qu'ils font, tu crois que jamais tu arriveras à leur niveau, et en fait, si tu t'y mets sérieusement, il s'écoule pas longtemps avant que tu découvres la vérité :
- le mec a zéro don, mais il pratique tous les jours depuis des années
- le mec a son pathos familial, comme tout le monde

Comme quoi, hein, tu peux pas test : FF7, c'est la vie.

East vs West

Tu le sais, les Américains comprennent pas pourquoi les Japonais veulent absolument incarner des adolescents dans leurs jeux, et les japonais comprennent pas pourquoi les Américains peuvent pas concevoir des persos qui aient pas 40 ans et 100 kilos de muscles.

Par exemple, le héros typique japonais, c'est les ados de Final Fantasy :


Alors que le héros américain, c'est plutôt Marcus Fenix :


Tu remarqueras au passage qu'il s'agit du perso Deathblow qui date d'il y a 20 ans, comme quoi on est vraiment dans le stéréotype Ricain, hein : si t'es militaire, t'a forcément cette tronche de bœuf. Créativité, quand tu nous tiens...

Alors un élément de réponse, ce serait l'identification du public. Je n'y crois pas une seconde, vu que le public des FF ne se limite pas aux ados de 15 ans et que le public des FPS n'est pas exactement le mec de 40 ans...

Ce qu'il se passe, à mon sens, c'est que dans un JRPG on gagne de l'expérience. Il faut donc ne pas trop en avoir dès le début. Le scénario de base relevant du parcours initiatique (on apprend l'amour, le Bien, le Mal et les responsabilités en cours de route), il se prête évidemment bien plus à un jeune héros qui va forger sa personnalité à travers l'aventure qu'à un vieux qui a déjà tout vu et qui va plutôt construire un bunker dans son jardin au lieu d'aller explorer tout le continent. Le militaire aguerri sachant qu'on joue toujours mieux à domicile, tu penses bien que la géographie de ton RPG va en prendre un coup.

D'ailleurs tu vois bien à quoi ressemblent les vieux dans les Final Fantasy : ils sont occupés. Ils ont un boulot (garde royal, ingénieur, etc.), une famille (les Cid ont généralement une fille qui sort avec le héros), bref, faut vraiment que ce soit la fin du monde et que leur gendre soit impliqué pour qu'ils daignent te prêter leur aéronef.

Pour les jeux de guerre (FPS) en revanche, on préfère un militaire avec du galon, parce que ça paraît plus crédible que ce soit un professionnel qui arrive à la fin du jeu plutôt qu'un rookie qui aurait jamais touché un flingue de sa vie et qui tout d'un coup truciderait à tout va sans se poser de questions, avec une science stratégique tombée du ciel, check comment je fais des cartons à 200m, la chance du débutant qui me suit pendant 10h de jeu.

Donc le choix du perso est évidemment lié au type de jeu bien plus qu'à un aspect culturel. T'as qu'à voir Metal Gear Solid, où on joue un vieux. Ça se tient.
 
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